Ces vieux qui "déménagent"
La maladie psychique impacte, dans son ensemble et dans tous les domaines de la vie, la personne, mais également son environnement, qu’il soit familial, proche ou professionnel. Elle renvoie à une impuissance, parfois intolérable, si on s’attache malgré tout au respect de la personne et de ses choix. Comment concilier la « bien pensée » des proches et des professionnels avec ces choix ? Comment sécuriser la personne malgré un contexte de vie qui vient heurter ce qui est communément admis comme étant des règles de vie « normées » ? Comment accepter comme normal un fonctionnement différent (heures de repas décalés, refus de soins d’hygiène, absence de port de vêtements de jour, sorties inexistantes, opposition au traitement, etc….) ?
C’est à toutes ses interrogations que la journée a tenté de répondre, ou tout le moins, d’apporter un éclairage et une sensibilisation à la tolérance et à l’acceptation, dans la limite de la sécurité de la personne.
Ainsi, tout au long de la journée, les intervenants ont confronté des conceptions tantôt théoriques, tantôt éthiques, tantôt pratiques.
Cette 4è Journée de Gérontopsychiatrie a été un véritable succès et sur plusieurs plans.
Sur la collaboration entre les organisateurs tout d’abord : Isère Gérontologie et le CLSM de Grenoble se sont mobilisés bien en amont afin de prévoir un programme vivant et au plus près du plus grand nombre, qu’ils soient professionnels, familles, proches ou bénévoles.
Pour la qualité et la disponibilité des intervenants : en effet, que ce soit le CHAI (Centre Hospitalier Alpes-Isère), le CHUGA (Centre Hospitalier Universitaire Grenoble-Alpes) avec l’unité mobile de gériatrie et le centre mémoire ressource et recherche, la Clinique du Dauphiné, les centres de santé de l’AGECSA, l’EHPAD « La Maison des Anciens » d’Echirolles, la plateforme MRSI (Maison des Réseaux de santé de l’Isère), le Département représenté par le dispositif MAIA (méthode d’action pour l’intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’autonomie), tous se sont impliqués dans la préparation de leurs interventions afin d’apporter un éclairage sur cette thématique au combien problématique pour chacun d’entre nous. Les interventions de Catherine Roos, psychologue, et de Pierre Vidal-Naquet, sociologue, ont apporté une prise de conscience, et de recul, un éclairage, une perception différente et une analyse objective des situations vécues dans le quotidien.
L’originalité du fil rouge…. qui en fait était … Violette ! Celui-ci a en effet permis de faire le lien entre les interventions et a tenu en haleine tout le monde tout au long de la journée !
Sur le taux de participation : la salle était comble avec plus de 300 participants et invités. Un record !
Sur l’organisation dans son ensemble enfin pour permettre un accueil dans la qualité.
Le Docteur Heddi Bouti a animé la journée, ainsi que les temps d’échanges avec la salle.
Claude Fages, en maître du temps, a permis que chaque intervenant dispose de son temps de paroles.
Andréa Michel du Conseil Local de Santé Mentale de la ville de Grenoble nous a assuré son aide précieuse.
Il va sans dire que le soutien sans faille de tous les bénévoles de l’association Isère Gérontologie a rendu possible d’organiser cette journée.
Karine Pirouelle
Vice présidente d'Isère Gérontologie
(voir la Journée en images et la page de téléchargement des diapos des intervenants )